Armand Cambon

Armand Cambon débute son apprentissage artistique à Montauban auprès de Léon Combes (1786-1875), puis poursuit ses études à Paris à partir de 1842. Il intègre l’école des Beaux-Arts, où il se forme dans les ateliers de Paul Delaroche et Michel Martin Drolling. Là, il fait la connaissance de Jean-Léon Gérôme et de son ami Charles Nègre , photographe talentueux dont le musée de 1 Montauban conserve un portrait photographique. Proche parent de Jean-Auguste-Dominique Ingres, Armand Cambon profite des précieux conseils du maître. Il gagne rapidement son amitié et sa confiance, devenant son protégé et proche collaborateur. Armand Cambon participe au décor de l’hôtel de ville de Paris, commandé à Ingres, à la réalisation de la Sainte Germaine de Pibrac (c.1856, église Saint-Etienne à Sapiac) et à quelques portraits tardifs, comme ceux de Madame Moitessier et de Betty de Rothschild.

Il reçoit d’Ingres plusieurs oeuvres marquant leur lien privilégié, qui complètent sa collection personnelle . Armand Cambon présente ses oeuvres au Salon parisien des Beaux-Arts dès 1846 et jusqu’à la fin de sa carrière en 1884. Il s’y distingue en obtenant une médaille de 2e classe en 1863 et une médaille de 3e classe en 1873. Il expose également dans la section française des Beaux-Arts à chacune des Expositions universelles organisées à Paris, en 1855, en 1867 et en 1878. S’inscrivant dans le panorama artistique français, il multiplie les présentations en région, notamment à Rouen lors du Salon de 1851, à Nantes en 1851 et 1861, à Lille en 1866. Il est l’auteur de décors religieux pour l’église Saint-Nicolas de Craon et la chapelle des Saints-Anges de l’église Saint-Eustache à Paris.

Sa vie durant, Armand Cambon reste très attaché à Montauban où il est à l’initiative de deux expositions d’art d’envergure en 1862 et en 1877, regroupant peintures anciennes et contemporaines, tapisseries, émaux, objets d’art, sculptures, meubles. Son rôle majeur auprès de la municipalité de la ville pour organiser la célébration d’Ingres, élu au Sénat en 1862, fait de lui l’interlocuteur privilégié pour assurer localement la postérité du peintre. Ingres le désigne comme son exécuteur testamentaire. Armand Cambon incite le maître à offrir à la ville des toiles de sa main. Il est à l’origine des dons de 1851 et du legs de 1867, qui constitue la genèse du musée Ingres, initialement installé dans la salle de l’état civil de la mairie de Montauban. Promu directeur du musée sur les suggestions de son maître, Armand Cambon organise sa vie durant les collections, les enrichissant par des achats à Drouot ; publiant le premier catalogue des peintures et établissant un inventaire manuscrit des dessins. Les contemporains d’Armand Cambon saluent unanimement les missions remplies par ce « directeur visionnaire » de musée. Son ancien camarade d’atelier, Jean-Léon Gérôme envoie en souvenir au Maire de Montauban un magnifique portrait de profil de Cambon, demandant à ce qu’il soit placé dans le musée afin d’en rappeler son rôle déterminant.