Peintre et dessinateur allemand, Louis Coblitz est né à Mannheim dans une famille dont la lignée paternelle était originaire de St. Goar, sur le Rhin. Son père, Andreas Coblitz (1783–1851), et sa mère, Elisabeth Schadt, originaire de Groß-Gerau, appartenaient à la bourgeoisie de la région.
Très tôt, la vocation artistique de Coblitz se manifeste. Il reçoit ses premiers enseignements auprès du peintre de cour Theodor Leopold Weller (1802–1880), établi à Mannheim.
En 1835, grâce à un stipendium accordé par le Grand-Duché de Bade, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Munich. Il y demeure environ un an avant de retourner à Mannheim en 1837, où il s’établit dans le carré R 3 1 « im Quadrat » et exerce principalement comme portraitiste.
En 1841, Coblitz quitte l’Allemagne pour Paris, afin de parfaire sa formation. Il expose aux Salons parisiens de 1842 à 1846, avec des œuvres telles que Le Premier pas (1842), Jeune fille arrosant des fleurs (1842), L’attente (1843), Jeune mère (1844) et Il Bambino (1844).
En 1845, il est chargé de se rendre à Hampton Court (Londres) pour copier six grands portraits historiques destinés à la collection du roi Louis-Philippe Iᵉʳ. Parmi les sujets figurent : Ferdinand Álvarez de Tolède, duc d’Albe (d’après Moro), John Churchill, 1er duc de Marlborough (d’après Kneller), Thomas de Savoie-Carignan (d’après Van Dyck), Édouard VI, Robert Dudley, comte de Leicester (d’après Holbein) et une version de William Shakespeare (d’après une école anglaise).
Après son séjour à Londres, Coblitz revient à Mannheim en 1847 et poursuit son activité de portraitiste auprès de la bourgeoisie et de l’aristocratie locales. En 1856, il effectue un voyage en Italie. Entre 1861 et 1862, il séjourne à Dirmstein (Palatinat) chez son ami Gideon von Camuzi, période durant laquelle il réalise plusieurs vues paysagères, dont Ansicht von Dirmstein (1862).
En fin de vie, souffrant d’une maladie pulmonaire, il reçoit du Grand-Duc Frédéric Iᵉʳ le logement et l’atelier situés dans l’aile ouest du château de Mannheim, où il s’installe avec ses deux sœurs. Il y meurt le 19 avril 1863. Il est inhumé au cimetière principal de Mannheim, où un nouveau monument funéraire lui est dédié en 1984.
Coblitz se distingue par son habileté dans le portrait — précision du dessin, finesse du modelé, élégance de la pose — ainsi que par son goût pour la scène de genre et le paysage. Son passage à Paris l’expose aux tendances académiqueset à la peinture de Salon française, tandis que son activité à Mannheim l’ancre dans le contexte artistique allemand de son temps. Les commandes de copies historiques destinées à Versailles témoignent d’une production savante et d’une reconnaissance institutionnelle.
Bien que son œuvre soit restée relativement discrète dans les grandes histoires de l’art, elle constitue un témoignage précieux de la mobilité des artistes allemands au milieu du XIXᵉ siècle et illustre la circulation des styles entre l’Allemagne, la France et l’Angleterre.