Blaise Alexandre Desgoffe 

( 1830-1901 )

Biographie

Figure majeure de la peinture de nature morte en France au XIXe siècle, Desgoffe débute son apprentissage à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1852, dans l’atelier d’Hippolyte Flandrin. Puis il poursuit sa formation sous la direction de l’académiste William-Adolphe Bouguereau. Bien que son premier enseignement ait été orienté vers la peinture d’histoire, c’est dans la nature morte qu’il trouve sa véritable vocation, un genre artistique qui l’amènera à se faire connaître.

Desgoffe expose pour la première fois au Salon des Artistes Français en 1854, avec une œuvre représentant un jeu de bilboquet, un portrait, ainsi que deux études de gobelets en agate. Cependant, c’est au cours de ses participations successives au Salon, entre 1857 et 1882, qu’il se distingue véritablement comme peintre de natures mortes. Sa virtuosité dans la représentation d’objets précieux et son réalisme saisissant suscitent l’admiration des critiques, qui le comparent aux maîtres de la nature morte hollandaise du XVIIe siècle, tels que Willem Kalf et Pieter Claesz.

Desgoffe se spécialise dans la peinture de natures mortes d’apparat, mettant en scène des objets de luxe et des pièces rares, souvent inspirées par les collections du musée du Louvre. Il consacre une partie de son travail à l’observation et à la reproduction de ces objets, principalement des pièces du XVIe siècle issues de la Galerie d’Apollon et de la salle Richelieu. Ses œuvres, notamment des vases en cristal de roche, des aiguières en agate, et des pièces d’orfèvrerie, sont caractérisées par un sens du détail impressionnant et une capacité exceptionnelle à rendre la texture des matériaux, allant du verre au métal, en passant par les tissus et les pierres précieuses. À partir des années 1870, il élargit sa palette en intégrant des objets d’origine chinoise, japonaise et grecque, probablement à la demande de ses commanditaires.

Le talent de Desgoffe est rapidement reconnu : il reçoit plusieurs distinctions, dont une médaille de 3e classe en 1861 et une médaille de 2e classe en 1863. Lors de l’Exposition Universelle de 1867, il expose une œuvre emblématique, Un coin de cabinet de Louis XVI, qui illustre parfaitement son approche décorative et son goût pour le luxe. Son travail est unanimement salué pour son habileté technique, au point que le critique Roger Ballu, dans son ouvrage La peinture de Salon de 1880, affirme que le public s’extasiait devant la virtuosité de ses natures mortes, souvent qualifiées de « trompe-l’œil » parfait.

Cependant, bien que sa carrière de peintre de nature morte soit couronnée de succès, Desgoffe n’échappe pas aux controverses. Son ego démesuré et ses relations conflictuelles avec certains de ses contemporains alimentent les tensions au sein du milieu artistique parisien. Malgré cela, il demeure une figure incontournable du XIXe siècle, et son œuvre, bien que déclinant au XXe siècle en Europe, continue de jouir d’une grande réputation aux États-Unis, où son influence s’étend notamment à des artistes comme William Merritt Chase et William Michael Harnett.
En fin de carrière, Desgoffe se voit honorer par le titre de Chevalier de la Légion d'honneur, mais son œuvre, aussi académique que spectaculaire, est peu à peu oubliée en Europe. Il laisse cependant un héritage considérable dans l’histoire de la peinture de nature morte, ayant marqué son époque par la perfection de sa technique et son attention aux détails, ainsi que par sa contribution à l’évolution de ce genre pictural dans la tradition académique.

La Nef en Lapis-Lazuli
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