Né le 9 mars 1905 à Marchiennes et décédé le 29 janvier 1982 à Neuilly-sur-Seine, est un peintre, scénariste, affichiste et décorateur français, reconnu pour son style surréaliste mêlant fantastique, magie et érotisme.
Dès les années 1920, Labisse développe une carrière artistique influencée par l’expressionnisme flamand, s’inspirant notamment de James Ensor et Constant Permeke. Installé en Belgique après la Première Guerre mondiale, il se fait connaître à Ostende, où il fonde une galerie d’art moderne et collabore avec le cinéaste Henri Storck sur plusieurs projets. Il se rapproche rapidement des milieux artistiques et littéraires de Bruxelles et Paris, côtoyant des figures telles que Jean-Louis Barrault, Antonin Artaud, et Jacques Prévert.
Son œuvre connaît un tournant dans les années 1940, lorsqu’il rejoint le cercle des surréalistes, soutenu par des auteurs comme Robert Desnos et Paul Éluard. Il commence alors à explorer des thèmes liés à la métamorphose et au mystère, comme dans Le Bonheur d’être aimée (1943), où des personnages féminins sensuels et énigmatiques peuplent des mondes irréels. Ses "femmes bleues", créées dans les années 1960, deviennent l’un des symboles majeurs de son art, incarnant à la fois la beauté, l’étrangeté et une certaine vision de l’érotisme mystique.
Parallèlement, Félix Labisse s’investit dans la scénographie, réalisant les décors et costumes pour des pièces de théâtre, des opéras et des ballets. Ses collaborations avec Jean-Louis Barrault, Christian Casadesus ou encore l’Opéra-Comique témoignent de sa polyvalence et de son talent pour transformer la scène en un espace onirique.
Élu à l’Académie des beaux-arts en 1966, Labisse participe à des expositions majeures à travers l’Europe, dont la Biennale de Venise et des rétrospectives dans des lieux prestigieux comme le musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam. Ses œuvres, marquées par des couleurs intenses et une technique figurative précise, oscillent entre surréalisme, fantastique et influences mythologiques.
Félix Labisse a marqué son époque par son style unique et son imagination foisonnante, laissant derrière lui une œuvre fascinante et intemporelle. Il repose aujourd’hui au cimetière de Douai, aux côtés de son épouse.