Fille d'Étienne Achille Landré et d'Angélique Jeanne Levesque, Louise Amélie Adélaïde Félicité Landré naît en 1852 au sein d’un milieu bourgeois cultivé, propice à l’éveil de son sens artistique. Élève appliquée, elle se forme auprès de maîtres de renom tels que Charles Chaplin, réputé pour ses portraits féminins empreints de grâce et ses intérieurs élégants, mais aussi auprès de Félix-Joseph Barrias et d'Émile-Louis Foubert, deux piliers de l’art académique français du XIXᵉ siècle.
Dès 1876, Louise Landré débute son parcours au Salon de Paris, rendez-vous incontournable des amateurs et collectionneurs, où elle expose régulièrement jusqu’en 1933. Ses œuvres, empreintes de raffinement, oscillent entre portraits délicats, scènes de genre et paysages poétiques. L’artiste sait capter, avec une précision technique remarquable, l’intimité du quotidien et la douceur des instants fugitifs. En 1911, elle est couronnée d’une mention honorable, un témoignage indéniable de la reconnaissance de ses pairs.
En 1909, Louise remporte le premier prix de l’Union, un concours prestigieux mettant à l’honneur les talents féminins, une distinction qui assoit davantage son statut dans un milieu encore largement dominé par les hommes.
En 1924, elle se distingue une fois de plus en participant aux compétitions artistiques des Jeux olympiques d’été, un événement où se mêlent art et sport, disciplines universelles par excellence. Cette audacieuse initiative souligne l’ouverture d’esprit de l’artiste et son intérêt pour des projets novateurs.
Son style, nourri par les enseignements de ses maîtres, révèle une maîtrise académique tout en exprimant une sensibilité singulière. Ses tableaux, tel celui représentant des enfants jouant avec des bateaux en papier au bord d’un lac suisse, incarnent l’élégance simple et la poésie du quotidien. Ces scènes bucoliques, magnifiées par un jeu subtil de lumière, témoignent d’une vision à la fois nostalgique et universelle.
Restée célibataire, Louise Landré dédia toute son existence à l’art. Elle s’éteint en 1934, à l’âge de 82 ans, léguant une œuvre discrète mais précieuse, aujourd’hui prisée des connaisseurs et des amateurs éclairés.
Bien que moins renommée que certains de ses contemporains, Louise Landré incarne l’excellence discrète des femmes peintres de son époque. Son travail, délicat et sincère, mérite une place de choix dans l’histoire des arts, aux côtés de celles qui, comme elle, ont su affirmer leur talent dans un univers exigeant.