Schwabe expose à partir de 1891 au Salon de la Société nationale des beaux-arts, au Salon de la Rose-Croix en 1892 et au Salon d'automne. Il expose également à la Sécession de Munich en 1893 et dans divers Salons en Belgique ainsi qu'à Genève et à Zurich, et chez le marchand Siegfried Bing. On lui décerne une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900 à Paris et il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur en 1901.Il bénéficie de diverses expositions personnelles : à la Galerie des artistes modernes en 1903, la Galerie Moos à Genève en 1920 et, posthume, à la Galerie Georges Petit à Paris en 1927.
La perfection de son graphisme le situe comme un précurseur de l'Art nouveau, et comme l'un des symbolistes les plus personnels, ayant des préoccupations religieuses et sociales mais étant sensible aussi à un certain panthéisme dû à ses origines germaniques. ces différentes directions complètent le portrait d'un artiste possédé par son idéal.
Avant 1900, son art, empreint d'un certain primitivisme, se caractérise par un trait anguleux et des visions symboliques compliquées, d'une grande perfection de facture. Après 1900, son art gagne en souplesse et devient plus charnel. Bien qu'évoluant vers un style moins marqué par le symbolisme, l'œuvre de Schwabe livre encore de nombreuses images fortes comme La Vague (Genève, musée d'Art et d'Histoire) et ses études préparatoires qui allient vision hystérique, références à l'opéra et sentiment de révolte sociale2. Il faut encore citer Le Faune (1923), dans lequel l'artiste produit un autoportrait symbolique non exempt de mélancolie.