Huile sur toile signée : « Herman Richir » en bas à gauche
Inscription peinte au dos de la toile : « Rose d’Ispahan par Herman Richir »
Étiquette de la « Galerie Georges Giroux S.P.R.L / 347 / n°225 / Richir »
La Rose d’Ispahan incarnée par l’envoutante figure féminine assise sur un divan composé de tissus orientaux bigarrés témoigne du talent de coloriste d’Herman Richir, portraitiste attitré de la bourgeoisie belge du XXe siècle. Notre tableau offre l’image d’un Orient recomposé à travers les traits d’une femme dont l’identité reste aussi mystérieuse que sa beauté éclatante.Lire la suite
Présenté à trois reprises - en décembre 1925 au très élitiste Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles, l’année suivante à Paris au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, et enfin à la Petite Galerie de Bruxelles - le tableau Rose d’Ispahan appartient à la période de maturité la plus prolixe de la carrière d’Herman Richir.
Si le titre de notre tableau entretient le mystère entourant l’identité de la jeune femme, son ravissant visage est connu par une toile plus intimiste, passée en vente à Lokeren, le 27 octobre 2012 (Portrait d’une jeune dame, vente « Old Masters - Modern and Contemporary Art, Galerie De Vuyst, lot n° 225). Son charme ravageur provient de l’ovale parfait de son visage, de son regard espiègle, de ses lèvres rouges et de ses yeux bleus, mis en valeur par la pose mesurée choisi avec goût et élégance par le peintre. Rose d’Ispahan envoute le spectateur autant par sa luxueuse parure que par la flamme de son regard. Ici, Herman Richir fait un usage immodéré des accessoires exotiques : tapis, tissus recouvrant le divan, costume oriental, turban, perles, babouches…
Le titre porte une référence multiple à l’Orient mythique, littéraire et musicale. Qualifiée de reine des fleurs, la rose d’Ispahan est rare et réputée pour ses qualités odorantes depuis la fin du XVIe siècle. Elle a donné à Ispahan sa réputation de « cité des Roses » ou encore de « rose de l’Orient ». Le peintre s’amuse de la métaphore de la femme-fleur. Enrubannée, habillée de perles et de soieries éclatantes, cette dernière est présentée dans un écrin chatoyant. Il est bien question de la représentation d’un Orient capiteux, image occidentale composée par les artistes pour le plaisir de leurs contemporains. L’essence parfumée des Roses d’Ispahan a inspiré le poète Charles-Marie Leconte de Lisle, dont l’adaptation musicale pour une voix du compositeur Gabriel Fauré (Les roses d’Ispahan. Opus 39, n°4) marque les esprits depuis 1884.
Collection Privée, France