Alexandre Marie Colin

1798 - 1875

Le Déluge

Huile sur toile signée et datée en bas à droite « A. Colin 1822 »

Dimensions : 146,5 cm x 115,7 cm
Dimensions avec cadre : 165 cm x 134,5 cm
Description de l'oeuvre

Alexandre Colin s’empare d’un bref poème écrit par l’écrivain suisse Salomon Gessner, Tableau du Déluge, qui rencontre, en France, depuis sa première publication en 1766, un succès d’édition. Le texte allemand est traduit six fois en vers et en prose jusqu’en 1824. Il exploite le cadre narratif du déluge de la Genèse pour développer en particulier un épisode dramatique : la mort des deux amants sous l’angle du châtiment et de la salvation. Alexandre Colin se démarque ainsi des représentations bibliques par le truchement littéraire là où Girodet choisissait de faire du déluge une métaphore sociale démasquant l’injustice (Scène du Déluge, salon de 1806). Alexandre Colin retient l’idée d’isoler ses protagonistes dans un univers minéral traversé par la tempête. Il les représente nus, auréolés d’un drap de couleur rouge. Sémire s’est évanouie dans les bras de Semin devant l’arrivée imminente de leur mort. Les deux amants viennent de se jurer un amour éternel. Ils ont trouvé refuge sur un promontoire rocheux qui les protège du cataclysme envoyé par Dieu pour punir l’humanité corrompue. Une vague les engloutira. L’injustice de leur
sort se lit sur le visage de Semin. Le peintre choisit de représenter l’incompréhension face au châtiment divin, ne laissant pas entrevoir le salut des martyrs. La dimension biblique du poème est ainsi évacuée dans notre tableau au profit de la tragédie. Si Alexandre Colin partage cette tendance
au morbide avec les artistes de la génération romantique, elle est déjà en germe à la fin du XVIIIe siècle. Alexandre Colin profite de ce cadrage resserré pour montrer ses capacités à peindre les figures en pied. Notre tableau adopte un format monumental au regard de son sujet. Il est fort probable que notre artiste ait pensé à le présenter au Salon de 1822. Il privilégie toutefois deux
Fables de Lafontaine et le roman anglophone Le Moine, écrit par Matthieu Gregory Lewis, paru vingt ans plus tôt en français. Ces sujets lui permettent, lors de l’exposition au Salon, de se distinguer plus nettement parmi ses pairs.

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