Camille-Léopold Cabaillot-Lassalle

Le caractère unique de cette toile tient à son sujet : la visite d’une salle d’exposition au Salon de Paris en 1874. Léopold Camille Cabaillot-Lassalle a l’idée originale de représenter ses contemporains visitant la section consacrée aux peintures et surtout de demander à ses amis artistes de peindre une réduction de la toile qu’ils présenteront lors de ce Salon.
Ainsi, on peut voir dans le tableau de Cabaillot-Lassalle en haut à gauche la nature morte, Chrysanthèmes et Pêches (n°1473) peint par Eugène Petit, à sa droite se trouve l’un des tableaux favoris du Salon, la Charrette en Forêt, Fontainebleau de Jules-Jacques Veyrassat (n°1781) puis à sa droite La Vallée de Franchard (n°876) que représente Ernest Guillemer. Au-dessous de droite à gauche, sont présentés le portrait du collectionneur et ami des artistes M. E. Surville (n°274) peint par Henriette Browne, au centre Le Moulin à vent (n°1558) de Léon Richet. Enfin en bas à gauche, une œuvre originale et inédite de Camille Corot, version légèrement différente de sa toile Le soir (n°459) présentée au Salon.

Le peintre imagine même le comportement des visiteurs au Salon de 1874. Les femmes lettrées et issues de la bourgeoisie consultent attentivement le livret du Salon ou passent en discutant tandis que leurs maris regardent attentivement les œuvres présentées aux murs et s’extasient devant un Corot ou un Veyrassat.

Jacques Kugel, Paris ;
Sa vente, Sotheby's Parke Bernet, New York, 25 janvier 1980, n°4 (comme 'Jean Béraud') ;
Chez Alon Zakaim Fine Art, Londres ;
Acquis chez ce dernier par l'actuel propriétaire en juin 2009