Pierre-André Brouillet

1857 - 1914

Suzanne

Huile sur toile

Dimensions : 97,5 cm x 129,5 cm
Dimensions avec cadre : 116,5 cm x 148 cm
Description de l'oeuvre
Littérature

André Brouillet peint l’intérieur de la salle de bal du Moulin Rouge, reconnaissable à ses piliers décorés de drapeaux, à son balcon d’où l’orchestre joue, et à ses tables de restaurant sur le bas côté, d’où l’on peut tout voir et tout entendre. Le public peut profiter d’un dîner au Moulin Rouge avant que la salle de danse s’anime à partir de 20 heures. Des spectacles y sont présentés jusqu’à 22 heures. Certains soirs, le Moulin Rouge ne ferme pas. Lire la suite

La jolie Suzanne à la mine aguicheuse peinte par André Brouillet ressemble à toutes ces stars incontestées de la nouvelle danse appelée le cancan (La Goulue, Nana Sauterelle, Grille d’Egout, Jane Avril, Nini-Pattes-en-l’Air). Elle est vêtue d’une robe moulante accentuant sa silhouette fine et élancée. Sa rousseur, ses lèvres rouges, son nez fin, l’arc de ses sourcils dessinés en font un sujet de convoitise de deux hommes aux allures révérencieuses. Le titre évoque, de façon détournée, le thème rebattu de l’histoire de l’art, mettant en scène la chaste Suzanne épiée lors de son bain par deux vieillards. L’histoire biblique tirée du Livre de Daniel est détournée par le peintre, de manière humoristique, donnant à son héroïne le rôle d’une courtisante. 

L’arrière plan est animé d’une foule bigarrée. Les danseuses professionnelles se mélangent à la clientèle bourgeoise. On distingue notamment un numéro de cancan, impliquant le grand écart sur une jambe. Le coup de pied en l’air de la danseuse retient un instant le chapeau haut-de-forme d’un client.

Présentée dans la salle XXI du Salon des artistes vivants, l’oeuvre d’André Brouillet subjugue ses contemporains. Tous les grands quotidiens illustrés se font l’écho de sa présentation en offrant à leurs lecteurs une reproduction, dessinée de la main de l’artiste, gravée par Charles Baude, ou même photographiée. 

La revue La Vie Parisienne publie la liste des acquéreurs des oeuvres transmises au journaliste Steck avant l’ouverture du Salon. Suzanne est la propriété du piquant Aurélien Scholl (1833-1902), « en souvenir de son cher Moulin-Rouge ». Aurélien Scholl, célèbre chroniqueur de la vie parisienne est reconnaissable à son profil, sa moustache, et son monocle, à gauche de Suzanne. En habitué du Moulin Rouge, il est vraisemblablement le commanditaire de l’oeuvre. 

Firmin Javel, « Salon de 1890 », L’art français : revue artiste hebdomadaire, 30 avril 1890, p. 16 (représentation photographique de notre tableau, np.). 

Olivier Merson, « Le salon de 1890 », Le Monde illustré, 3 mai 1890, p. 272 (reproduction gravée par Charles Bande d’après notre tableau, p. 284). 

Pierre Paget, « Le Salon de 1890 », L’Illustration, 3 mai 1890, n°2462, p. 379 (reproduction photographique, p. 393). 

Exposition des Beaux-Arts, Salon de 1890, Catalogue illustré. Peinture Sculpture, Paris, Ludovic Baschet, 1890, p. 7 (représentation dessinée du tableau par André Brouillet, p. 81). 

Armand Dayot, Le Salon de 1890, cent planches en photogravure par Goupil et Cie, Paris, Boussod, Valadon & Cie Editeurs, 1890, pp. 32-33 (reproduction photogravée, p. 17). 

Albert Wolff, Le Figaro Salon, Paris, Goupil et Cie, Boussod, Valadon & Cie Successeurs, 1890, p. 44 (reproduction photogravée, p. 22). 

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