Pierre Albert Roberti

1811 - 1864

La reine Blanche de Castille, régente du royaume, pendant l’absence de Louis IX, délivrant des prisonniers, 1847

Huile sur toile

Dimensions : 155 cm x 280 cm
Description de l'oeuvre

Ce tableau date de la période parisienne d'Albert Roberti. Il met en scène la reine Blanche de Castille (1188-1252), personnage féminin puissant de la fin du XIIe et début XIIIe siècles, dont la vie a inspiré de nombreux artistes. Plus précisément, l'épisode de la libération des serfs du chapitre de Notre-Dame mettant en scène la compassion de la reine retient l'attention de notre peintre comme auparavant celle de François-Marius Granet (1801).Lire la suite

Dans une vision panoramique, Albert Roberti recompose la célèbre délivrance des serfs, vers 1250, en mettant en exergue le rôle politique majeur de Blanche de Castille5. Albert Roberti représente au centre la reine, reconnaissable à sa couronne dorée, sa robe d'hermine et son manteau frappé de fleurs de lys, parmi les prévôts et les membres de sa cour, tous représentés en pieds et richement vêtus. La scène se situe dans un ensemble architectural qui évoque la nouvelle cathédrale et le palais épiscopal récemment construits vers l'année 1212 ; raison ayant précédemment poussée les chanoines à avoir recours à cet impôt arbitraire.

Les familles de Châtenay et d'Orly qui avaient été emprisonnées sortent de leur geôle et remercient leur protectrice. La foule nombreuse retrouve sa liberté par la herse relevée et se masse au pieds de sa souveraine. Femmes, hommes et enfants s'agenouillent en prière devant elle. A gauche, deux soldats observent la scène tandis qu'à l'autre extrémité un homme vêtu d'une cape noire attire l'attention du spectateur sur Blanche de Castille, intervenant comme régente et affirmant la puissance du pouvoir royal face aux abus féodaux. On attribuait à la reine, depuis les chroniques historiques du XIVe siècle, l'affranchissement des serfs du chapitre de Notre-Dame de Paris.

Immédiatement derrière la reine se tient son fils Louis IX (1214-1270) dit Saint Louis dans une attitude révérencieuse. Les trois jeunes femmes de sa suite semblent évoquer les sœurs de Blanche de Castille : Bérengère (1180-1246), la reine de Castille épouse d'Alphonse IX de León, Urraque (1186-1220), la femme d'Alphonse II de Portugal, et Aliénor (1202-1244), mariée à Jacques Ier d'Aragon. Avec sa toque et son manteau pourpre bordée d'hermine, Albert Roberti a sans doute souhaité représenter Aliénor d'Angleterre (mère de Blanche de Castille) dont la ressemblance avec sa propre mère frappe le spectateur.

Albert Roberti s'écarte de la vérité historique puisque la jeune reine victorieuse est âgée au moment des faits de presque 64 ans. Sa beauté et sa tranquillité laissent songeur. Faisons-nous face au portrait d'Antoinette Marie Anne Guillelmine Theyssens (17/01/1811- avt. 1874) que notre peintre vient d'épouser le 6 avril 1847 à Bruxelles, seulement un mois après la présentation de son tableau à Paris ?

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